LE NAVIRE NIGHT

ENSATT

Le Navire Night est tout d’abord un laboratoire de sensations, un endroit où nous étions spectateur de nous-mêmes ; un point de départ au plateau qui nous a permis de construire petit à petit une matière mouvante et organique. Cette matière inscrite autour d’une ligne de force : la folie, portée par le script de Marguerite Duras, est devenue tension entre l’imaginaire des images évoquées par les mots et le ressenti physique provoqué par le visuel et le sonore.

Quel est le lien entre l’écoute du spectateur et sa vision, et en particulier, comment mettre en tension la voix, le corps de l’acteur et l’écoute du spectateur ? Mais surtout : Comment mettre en lumière le basculement permanent entre deux mondes, ici le réel (ou illusion réaliste) et l’imaginaire, pour entrevoir, ressentir le pont invisible qui les relie ? Comment faire pour que la distance entre les deux ne soit plus mesurable ?

« Ils savent tous les deux que la distance n’est plus mesurable désormais entre celle-ci qui crie la nuit, fondue à la généralité du désir, celle défigurée du gouffre, et celle-là – qui serait elle? – qu’il ne reconnaîtrait pas dans le voir, qu’il ne reconnaîtrait que les yeux fermés dans le noir du monde. »

Marguerite Duras, Le Navire Night

  • Porteur de projet : Pierre Ziadé
  • Accompagnement : Michel Maurer
  • Texte : Marguerite Duras
  • Conception sonore : Anna Walkenhorst
  • Conception lumière : Theresa Steiner
  • Scénographie : Anna Walkenhorst, Theresa Steiner
  • Jeu : Olivier Mansard

© ANNA WALKENHORST